LE LANGUAGE DE LA BIBLE
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La
Bible n'est pas un livre profane et pourtant
il peut être mis au rang des autres livres. Aujourd'hui, dans les écoles
israéliennes, des professeurs athées
enseignent à leurs élèves l'Ancien
Testament, c'est-à-dire l'histoire du
peuple d'Israël. Pour eux, c'est seulement un livre d'histoire, le livre
d'un passé mort, le livre d'un peuple ; tout
comme l'histoire de France est le livre du peuple français.
Pourtant la Bible est le livre de Dieu, c'est un
livre vivant qui parle au cœur de l'homme. Ce livre s'adresse à tous les hommes mais tous les hommes n'en discernent
pas le langage. Son langage est spirituel et si on ne le comprend pas il reste
lettre morte, sans âme.
C'est pourquoi il faut en dégager le sens caché derrière des mots, des phrases.
LE LANGAGE DES PROPHETES
Nous
seulement dans l'original hébreu chaque
mot, voire chaque lettre a une signification dans le livre de la Genèse
en ses premiers chapitres, mais il y a aussi dans certaines déclarations un sens ésotérique, un sens caché pour le
profane, mais compréhensible pour celui qui a pénétré le message de toute la
Bible.
Ainsi il est écrit : «L'Eternel Dieu dit au serpent : ...
je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité :
celle-ci t'écrasera la tête et tu lui blesseras le talon» (Genèse 3:15).
Ce texte, au premier abord inintelligible, rejoint celui de 1 Timothée 2:14 tout aussi obscur en
apparence : «La femme qui, séduite, s'est
rendue coupable de transgression, sera néanmoins sauvée en devenant
mère...».
La femme a eu en sa postérité un fils, elle a mis
au monde l'enfant, c'est en cela qu'elle est devenue mère, en mettant au monde l'enfant-Jésus, celui qui s'est incarné dans
le sein de Marie pour être le Messie, le Sauveur d'Israël et de tous les
hommes. A travers toute l'Ecriture, c'est de la blessure faite par le serpent (le diable) qu'il sera question. La
morsure, appelée péché, entraîne la mort ;
mais le Sauveur, mis au monde par la
femme, apporte la
délivrance. Il écrase l'adversaire, l'empêche de nuire, en détruit les
oeuvres.
Toutes
les pages de l'Ancien Testament sont ainsi
remplies d'images, de symboles, de
types parlant du Messie Jésus qui devait venir pour expier les péchés du
peuple :
Ø L'agneau pascal au moment de la sortie d'Egypte est le symbole de Jésus l'agneau de Dieu
livré en sacrifice au Calvaire.
Ø Le serpent d'airain élevé dans le désert est l'image de Jésus, Fils
de l'homme, élevé sur la croix.
Ø La faible
plante, le rejeton d'Esaïe 53, c'est aussi le
rameau et le rejeton d'Esaïe 11 et
c'est le Logos, la Parole de Jean 1 : 1.
Ø Pour connaître ce MESSIE, Jésus, il faut d'abord comprendre son
langage.
LE LANGAGE DE JESUS, LE MESSIE
ENTRETIEN AVEC UN PHARISIEN, chef des
juifs :
Nicodème, un homme érudit, vint de nuit vers Jésus et Jésus lui dit : «Si un homme ne naît de nouveau il ne peut
voir le Royaume de Dieu» (Jean 3:3).
Nicodème
ne comprit pas le langage de Jésus et lui fit cette remarque qui nous paraît
insensée lorsque l'on a compris ce qu'est l'expérience
de vie nouvelle dont Jésus parle : «Comment un homme
peut-il naître quand il est vieux ?
Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ?»...
Et quand Jésus compare l'expérience d'un homme né de l'Esprit au vent, Nicodème dit : «Comment cela peut-il
se faire ?».
Le langage de Jésus n'est pas celui de sa théologie
traditionnelle.
La Parole de Dieu dépasse les préceptes. Elle est
vie et communique vie nouvelle, transforme l'homme et l'introduit dans un monde
nouveau, le royaume de Dieu.
Et la curieuse remarque de Jésus qui peut s'adresser à bien des personnes qui connaissent la Bible mais n'ont pas
fait d'expérience réelle avec Jésus est aussi un
reproche : «Tu es le Docteur d'Israël, et TU NE SAIS PAS CES CHOSES».
La
connaissance, ici, n'est pas intellectuelle,
elle est spirituelle, et c'est pourquoi la Bible n'est pas un livre qui s'adresse seulement à
l'intelligence. Elle parle aussi au cœur.
Durant
les sessions de formation bibliques, lors
des cours d'homilétiques, j'insiste toujours
auprès des élèves pour leur dire et
leur répéter que pour prêcher il leur faut deux choses principales :
1.
Connaître le sens de chaque mot dans leur langue ou selon le
dictionnaire ;
2.
Connaître et bien comprendre le
sens biblique de chaque mot.
UN EXEMPLE, LE MOT «MORT» :
«En vérité, en vérité, je vous le dis, déclare
Jésus, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la
vie éternelle et ne vient pas en jugement,
mais il est passé de LA MORT à la vie»
(Jean 5:24).
Si
je regarde dans mon dictionnaire ce que signifie le mot «mort», je n'aurai que la signification habituelle normale, à savoir : «cessation de la vie physique». Mais Jésus ne
parle pas de la mort du corps car alors ses
paroles seraient incompréhensibles non seulement en ce texte niais en bien
d'autres comme ceux-ci :
«Si
quelqu'un écoute ma parole, il ne verra jamais la mort» (Jean 8:51).
«Celui qui croit en moi vivra, quand même il
serait mort» (Jean 11.25).
Ce
mot «mort» est employé à propos de l'histoire du Fils Prodigue :
Le père ayant retrouvé son enfant dit : «Mon fils qui était mort est revenu à la vie» (Luc 15:24.).
Il n'est pas
question de mort physique, mais le Père en étant séparé le
considérait comme mort.
«Vous étiez morts par vos offenses» écrit l'apôtre Paul... et toute la Bible s'éclaire par
elle-même.
Son
langage doit être compris du lecteur pour en recevoir la nourriture.
Il est une mort physique. Il est une mort de l'âme.
ENTRETIEN AVEC UNE FEMME SAMARITAINE :
Une
simple femme, une samaritaine, au bord du
puits de Jacob, entendit Jésus lui proposer une eau qui désaltère pour
toujours : «celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai
deviendra en lui une source d'eau qui
jaillira jusque dans la vie éternelle».
Elle ne comprit pas, et fit cette demande fort
curieuse : «Seigneur donne-moi cette eau,
afin que je n'aie plus soif, et que je ne
vienne plus puiser ici» (Jean 4 : 14-15).
Elle pensait à l'eau de son puits qu'il faut venir chaque jour chercher... Elle entendait pour la
première fois ce langage étrange pour elle. Elle ne pouvait pas comprendre. Son
langage était terrestre, celui de Jésus était spirituel.
CELUI QUI ME
MANGE
Après
le miracle de la multiplication des pains
sur les collines de la Galilée, près du lac, la foule qui avait
bénéficié de ce prodige le cherchait pour demeurer avec lui. Et à cette foule,
qu'il a nourrie avec cinq pains et deux
poissons, il va offrir une autre nourriture :
«Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si
quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai,
c'est ma chair que je donnerai pour la vie du monde».
Là-dessus les juifs discutaient entre eux, disant : «Comment peut-il nous donner sa chair à manger ?» (Jean
6:51).
Puis
Jésus insistera :
«Celui
qui mange ma chair et qui boit mon sang a
la vie éternelle» (Jean 6 : 54.). Ceci semble inconcevable et
incompréhensible et pourtant Jésus ajoute
encore : «CELUI QUE ME MANGE vivra par
moi» (Jean 6: 57).
Comment, en effet, est-il possible de manger Jésus ?
Plusieurs lui diront alors : «Cette parole est dure ;
qui peut l'écouter ?» «et dès ce moment, plusieurs de ses disciples se
retirèrent et ils n'allaient plus avec lui».
Ils
avaient compris la lettre mais non l'esprit des paroles de Jésus.
C'est sans doute pour avoir mal compris Jésus, dans ces paroles et en d'autres, que des théologiens se sont égarés en créant la doctrine de
la transsubstantiation.
Pourtant
Jésus avait tenu à préciser :
«Les
paroles que je vous ai dites sont ESPRIT ET VIE» (Jean 6:63.).
Jésus
a un langage spirituel : «la chair ne sert de rien, dit-il, c'est l'ESPRIT qui
vivifie». Il faut donc comprendre le sens spirituel de ses paroles. Il ne
s'agit pas d'interprétation particulière qui conduit à l'égarement, mais de la compréhension spirituelle.
L'apôtre
Pierre avait compris et c'est pourquoi il
put faire cette confession de foi «Seigneur
tu as LES PAROLES DE LA
VIE ETERNELLE. Et nous avons cru et nous avons connu
que tu es le Messie» (Jean 6:68.).
A JERUSALEM, UN IMITATEUR DE JESUS, UN FAUX-MESSIE, M'A TENU UN CURIEUX LANGAGE.
Au mois d'avril 1969, à Jérusalem, j'ai
rencontré un juif immigré de Bulgarie qui, à
diverses reprises, m'a affirmé « Je suis
Jésus revenu sur terre, je suis le Messie et je vais bientôt entrer dans mon règne. Je vais être Roi à
Jérusalem et régner sur tous les peuples». Comme Thomas l'incrédule, j'ai
demandé qu'il me montre les marques de sa
crucifixion. Alors il me dit : «J'ai été crucifié il y a deux mille ans,
sur le Golgotha, et vous savez que Golgotha signifie
«le crâne». C'est un symbole. On a
mis aussi une couronne d'épines sur ma tête. C'est aussi un symbole.
Cela signifie que la tête est le siège de la volonté et que ma volonté est
crucifiée. Je ne fais pas ce que je veux,
mais ce que mon père veut. Je ne suis
pas libre, ma volonté est soumise à
celle de mon père, et c'est en cela que je suis crucifié encore
aujourd'hui».
Il
me parlait très calmement, son visage reflétait la douceur et la bonté.
Il était d'une grande simplicité, avec une barbe
grisonnante qui donnait aussi de la gravité
à son attitude. Il ne cherchait pas à me convaincre mais il me demandait
simplement de croire en lui, de croire qu'il était Jésus revenu sur terre pour entrer en son
règne très bientôt. A chacune de mes questions, durant l'heure de l'entretien,
il répondait : «Vous n'avez pas compris mon
langage symbolique».
Je
lui ai posé une dernière question concernant le retour de Jésus avec son épouse
et je lui ai demandé comment il comprenait cela. Je fus stupéfait de sa réponse (ceux qui connaissent les Ecritures savent
que l'Eglise est appelée l'épouse de Jésus) : «Oui, je viendrai bientôt ici, à
Jérusalem, avec mon épouse, et elle sera reine. Je vais me marier avec elle,
elle s'appelle Madeleine, elle est catholique et habite Paris».
Malgré
le fait qu'il s'appelle Ben David (Fils de David), il ne saurait être question qu'il soit Jésus, Fils de David et Fils de Dieu, dont le langage n'était pas simplement symbolique,
mais SPIRITUEL.
Jésus de Nazareth a employé des images pour
expliquer ce qu'il est :
Je
suis le Cep
Je
suis la porte
Je
suis le chemin
Je
suis le pain de vie
Je suis la lumière du monde etc…
et
il a illustré sa pensée, son message par des histoires et des paraboles :
Le
Fils prodigue
Le
bon Samaritain
La
drachme
Le
filet jeté dans la mer
Le
bon grain et l'ivraie etc…
et
en particulier il expliquait les paraboles à
ses disciples, et ses disciples en leurs épîtres nous ont transmis son langage spirituel.
LE LANGAGE DES APOTRES
Lors d'une réunion de libre-penseurs qui groupait
environ 500 hommes, je pris la parole pour
défendre la BIBLE attaquée par le
conférencier et je lui citais le texte de 1 Corinthiens 2 : 12-14, texte
de l'apôtre Paul : «Nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en
parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec
ceux qu'enseigne l'Esprit, EMPLOYANT UN LANGAGE
SPIRITUEL POUR LES CHOSES
SPIRITUELLES. Mais l'homme animal ne
reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour
lui, et IL NE PEUT LES CONNAITRE, parce que c'est spirituellement qu'on en
juge».
A
mes arguments il donna cette simple réponse : «Je ne puis vous contredire car
NOUS NE PARLONS PAS LE MEME LANGAGE».
C'est
alors qu'un libre-penseur m'interpella me posant cette question si souvent posée : «Pourquoi y a-t-il des guerres puisqu'il
y a un Dieu ?». Je lui répondis en lui posant une autre question, à lui qui
était athée : «Puisque vous dites qu'il n'y a pas de Dieu, alors pourquoi y a-t-il des guerres ?». Sa réponse fut :
«Parce que les hommes sont méchants et ne
s'aiment pas les uns les autres». Là-dessus nous fûmes d'accord quant à la méchanceté des hommes. Il
est souvent facile d'accuser Dieu quand on n'emploie pas le langage qu'il faut.
Oui, pour Connaître Dieu et sa Parole il faut
avant tout renoncer à notre conception
humaine des textes pour laisser l'Esprit de Dieu nous éclairer. «La lettre tue, l'esprit vivifie», dit
l'apôtre Paul. On ne peut donc séparer la lettre de l'esprit.
L'ESPRIT OUVERT POUR
COMPRENDRE
La BIBLE EST UN TOUT. C'est
son langage qu'il faut saisir.
Prenons
garde de la découper en morceaux et d'en déformer le contenu.
Comme la rivière coule dans son lit qu'elle a creusé au sein de la nature, ainsi pour s'exprimer, la Parole de Dieu a besoin de la
lettre, de l'hébreu, du grec, des traductions
en diverses langues, mais l'important n'est pas le lit, la lettre indispensable
pour s'exprimer, mais le MESSAGE transmis par la lettre.
A nous, donc, de trouver dans LA LETTRE,
L'EAU PURE qui désaltère.
Pour
exprimer des vérités, il est nécessaire
d'employer des mots, des phrases, des images,
mais derrière tout cela il faut découvrir ce que Dieu dit, discerner sa
pensée, sa volonté, son amour.
Quand
vous accepterez de croire au Seigneur Jésus, de vivre pour lui, son Esprit
entrera en vous pour vous éclairer et sa Parole deviendra pour votre âme une nourriture.
Comme pour ses apôtres, Jésus veut aussi nous ouvrir
l'esprit pour comprendre, car, dans la BIBLE, c'est Dieu qui ME parle et qui TE
parle. Ecoutons et mettons en pratique.
«Puis
Jésus dit à ses disciples : C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait
que s'accomplisse tout ce qui est
écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les
psaumes.
ALORS IL LEUR OUVRIT L'ESPRIT POUR QU'ILS
COMPRISSENT LES ECRITURES.
Et
il leur dit : Ainsi il est écrit que le Messie souffrirait et qu'il
ressusciterait le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à
toutes les nations, à commencer par Jérusalem» (Luc 24 : 44-47).
Clément Le Cossec |